Définition de LNIFI, E

DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : châ-ti-é

DÉFINITIONS

1
Infliger une correction.
Les enfants connaissent si c'est à tort ou avec raison qu'on les châtie, et ne se gâtent pas moins par des peines mal ordonnées que par l'impunité
de Jean de LA BRUYÈRE dans XI
[Ils] Adorent dans leurs fers le Dieu qui les châtie
Sémantique : Terme de manége. Châtier un cheval, lui donner de la cravache ou de l'éperon.
2
Mortifier.
Les plus grands saints qui châtient leur corps
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Car. F. légères.
Son corps qu'elle avait toujours châtié, crucifié
de Jean-Baptiste MASSILLON dans ib. Mort.
3
Sémantique : Par extension, condamner, blâmer.
Châtier en autrui ce qu'on souffre chez soi
On devrait châtier sans pitié Ce commerce honteux de semblant d'amitié
4
Rendre plus pur et plus correct, en parlant des ouvrages d'esprit. Châtier son style.
5
Se châtier, Nature : v. réfl. S'infliger à soi-même une punition. Il se châtiait lui-même en croyant châtier autrui.

SYNONYME

1
CHÂTIER, PUNIR. Les juges punissent le coupable, afin qu'il satisfasse par sa punition à la justice et qu'il serve d'exemple. Les pères châtient l'enfant, afin qu'il se corrige et devienne meilleur. Dans punir, il n'y a que l'idée de l'expiation de la faute commise ; dans châtier, il y a de plus l'idée de l'amélioration de celui qui est châtié.

HISTORIQUE

1
XIe s.
Vint tresqu'à els [eux], si's [si les] prist à castier
dans Ch. de Rol. CXXX
2
XIIe s.
Vus ne i devez pas tut son voil conseillier, Ainz le devez suvent reprendre e chastier
dans Th. le mart. 28
Tierce feiz i fu pris ; pas ne s'en castiheit
dans ib. 31
Reis, suef se chastie qui d'autrui se chastie
dans ib. 75
3
XIIIe s.
Il la [sa fille] fait enserrer en la tour et remaindre, Ainsi la cuide bien chastoier et destraindre
de AUDEFR. LE BAST. dans Romancero, p. 15
Bele Yolans, je vous chastoi ; Ma fille estes, faire [je] le doi
dans ib. p. 53
Si lor comanda qu'il castiascent lor enfants
dans Chr. de Rains, 226
Mais ice ne ferai-ge mie, Ge qui por ton preu te chastoi
dans la Rose, 7033
Plus en sai que vous ne savés, Qui ainsinc chastié m'avés
dans ib. 6628
Sunt en terre establi li juge.... Por ceus pugnir et chastoier Qui por ceste amor renoier Murdrissent les gens et affolent
dans ib. 5487
Moult a beneürée vie Cil qui par autrui se chastie
dans ib. 8042
....Si que par le bannissement il se castient de lor meffet
de Philippe de BEAUMANOIR dans XXIV, 16
Que chascun seignor deit estre curious et ententif de faire justice de murtrier, por chastier les autres qu'il ne le seient
dans Ass. de J. 135
Nus ne puet tormenter son serf sanz cause ; mès il le puet bien chasteier atempréement
dans Liv. de just. 77
Tout se furent assis sor l'erbe qui verdie ; L'apostoles se dresce en piés, si les chastie [exhorte]
dans Ch. d'Ant. I, 802
4
XIVe s.
Il convient punir, chastier et corriger celui qui appete choses laides
5
XVIe s.
Il s'en chastoia en eage virille
de FR. DE BONNIVARD dans Bibl. des ch. 2e série, t. II, p. 394
Il estoit incontinent admonesté par les autres evesques voisins : s'il ne se chastioit, il estoit deposé
Chastie les : car ils sont en ta subjection
de Jean CALVIN dans ib. 901
Pensant que, quand il entendroit cela, il se chastieroit de l'aimer tant
Si, après avoir parlé à lui, il ne se chastie, je le chastierai si bien, que les autres y prendront exemple
On chastie aux enfants des erreurs innocentes
de Michel de MONTAIGNE dans I, 37
Vous serez chastiez : les enfans et les fous, S'ils ne sont chastiez, jamais ne se corrigent
dans Sat. Ménip. p. 212
Belle doctrine prend en luy, qui se chastie par autruy
de GÉNIN dans Récréat. t. II, p. 235

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. castiar, chastiar ; espagn. castigar ; ital. castigare ; du latin castigare, de castus, chaste (voy. CHASTE), et un suffixe igare. Chastier et chastoyer, qui n'est plus usité, sont dans le même rapport que charrier et charroyer.

Synonymes de CHÂTIER

Termes proches de CHÂTIER

Phonétiquement proche de CHÂTIER